Ça fait un bon moment que mes doigts crient au clavier pour les laisser danser au rythme des touches et vous raconter leur danse personnelle.
Mais bien sûr, le « pas maintenant, j’ai autre chose de plus urgent à faire » n’est toujours pas très loin planqué, quelque part là dans mon atelier. Je suis sûre que vous aussi vous en avez un qui traîne dans un coin !
Et pourtant, j’ai des choses à vous partager. Et là, dans un moment de vide de l’instant, je laisse tout tomber, j’empoigne mon ordi et assise au coin du feu, je laisse mes doigts guider la danse.
Aujourd’hui je vous parle du geste de peindre comme outil de reconnexion à soi.
Seule dans mon atelier
Je suis certaine que vous m’imaginez dans mon atelier tous les jours en train de peindre sur de grandes toiles blanches avec mes mains remplies de couleurs, fenêtre ouverte avec vue sur mer. Oh, j’en rêve ! Comme dans le film « Une bouteille à la mer » ” avec ce beau Kevin Costner ! Bon c’est vrai que ça fait longtemps que je n’ai pas vu à quoi il ressemblait maintenant ! Par contre Brad Pitt vieillit pas mal… heu, je m’égare un peu 😉
Hé bien! Désolée de vous décevoir, c’est rarement comme ça que ça se passe.
Je suis comme vous, je repousse ces moments que j’aime tant pour faire autre chose de plus raisonnable, de plus urgent, de plus conventionnel, … … Comme ma compta, mes posts, mes papiers, etc. Bref, ma force masculine l’emporte souvent sur mon élan féminin.
Comme vous, je ne m’autorise pas toujours ce moment de pur plaisir, juste pour moi, sans objectif, sans but esthétique à atteindre.
Et pourtant n’est-ce pas dans cet instant fragile que l’essentiel prend forme ?
Un rituel pour commencer à peindre
Alors quand je sens l’envie qui toque à la main, que je ne sais pas par où commencer, et que je repousse toujours plus loin ce moment de grâce.
Je mets en place un petit rituel (pour ne pas dire un petit coup de pied au c…, c’est moins feng shui !) :
- Je prépare mon bureau (débarrassé de tout ce qui pourrait me rappeler à mes tâches masculines)
- J’allume des bougies
- Je mets la musique qui va m’aider à me connecter à mon énergie du jour.
- Je m’assois devant cette belle feuille blanche, ouvre ma palette de couleurs, et respire un grand coup
- Je m’ancre en faisant une courte méditation
Ça n’a l’air de rien, mais installer une ambiance propice m’aide déjà à entrer dans ma créativité intérieure. Je commence déjà à faire lien entre ce qui m’habite et ce qui va prendre forme. J’envoie un signal à ma to-do list mentale, qu’elle va devoir se mettre en pause.
S’offrir du temps pour soi
Ensuite je prends le temps de mélanger les couleurs, de les associer dans ma palette pour en faire naître d’autres.
Et j’autorise mon cœur à choisir les nuances qui me font vibrer.
Puis je les laisse jouer avec l’eau sur le papier et regarder cette danse aquatique et colorée devenir. Et par la même occasion, j’amène doucement le mental à se mettre en pause.
C’est là que je laisse faire; je laisse venir les formes, les couleurs, les traits qui n’attendent qu’à sortir de moi pour être couchés sur la surface blanche. Sans but, sans objectif à atteindre. Juste savourer le plaisir d’être dans l’instant présent.
J’aime sentir le pinceau caresser le papier laissant là et à jamais sa trace pigmentée.
Tu as déjà entendu dire “ le plus dur c’est de démarrer “.
Alors pour t’aider à passer l’action, je te conseille de prendre le temps de jouer avec les couleurs disponibles dans ta palette, cinq, dix minutes. Amuses-toi aussi à créer d’autres couleurs. En effet, les 10 minutes que tu vas passer à associer tes nuances, vont te permettre de t’installer petit à petit dans l’activité sans trop te poser de questions et donc d’éviter de fuir, d’entrer dans l’action en devenir.
Peindre, acte créateur
Peindre ou dessiner (ou tout autre activité manuelle j’ai envie de dire) est un acte de création. Ce trait, cette tâche, cette forme ne savent pas pourquoi ils viennent et ne savent pas pourquoi ils resteront.
C’est l’accouchement qui compte. C’est le moment présent dans l’acte du geste qui apporte au créateur lui-même toute la satisfaction de l’action. En effet, notre cerveau étant plongé dans une action passionnante va s’éloigner des pensées de ruminations.
Oui, ce sont ces moments là que je préfère dans la pratique. En laissant tomber mes barrières du « bien-faire » j’offre à mon intuition, à mon inspiration la possibilité de se matérialiser dans l’ici et le maintenant.
La peinture devient alors le lien entre le monde et ce que je suis au plus profond de moi.
Elle l’offre à l’intouchable, à l’impapalpable, une chance de se matérialiser sur la surface.
Alors si tu sens que tu ne peux te permettre ce temps, que c’est du temps perdu, détrompe-toi.
Peindre c’est bien plus que de mettre de la couleur sur une feuille ou une toile
C’est un temps de reconnexion à sa plus grande intimité
S’installer seul dans un endroit au calme, c’est un peu comme se rencontrer à nouveau. Avec un instant latent, juste le temps de trouver son espace ou oser prendre sa place dans cette occasion accordée. C’est un moment pour s’apprivoiser dans l’instant présent.
C’est oser coucher sur papier une autre version de nous-même.
Lâcher-prise sur le résultat et laisser venir ce qui vient, comme il vient, c’est rencontrer sa fragilité et l’accueillir comme un nouveau-né.
C’est la satisfaction de faire, de créer, de prendre plaisir.
Prendre plaisir dans une activité picturale, c’est se donner de l’enthousiasme. C’est faire naître la joie qui vient de l’intérieur. Prendre plaisir à faire les gestes créateurs qui font éclore votre univers coloré, apporte cette satisfaction personnelle que vous êtes votre propre lumière, votre propre respiration.
C’est ressentir et cristalliser une émotion personnelle.
Peindre est un espace pour se laisser le droit de ressentir une émotion, la matérialiser et la cristalliser. Reconnaître, par la même occasion, qu’elle est bien en nous.
L’esquisser sur papier, est un acte de consolation envers nous-même.
Ces moments deviennent savoureux, délectables, intemporels, où l’on s’y perd et c’est très bien.
Car c’est lorsque l’on s’égare sur les chemins de l’indomptable que les portes s’ouvrent et les étincelles d’inattendus s’allument.
Et par la même occasion ta dopamine va augmenter et te mettre dans un état de bien-être et de satisfaction personnelle.
Alors ne crains pas de te décevoir, de perdre ton temps. Mais, savoure, remercie-toi pour ce beau moment partagé.
Et crois- moi, peu importe le résultat, tes mains et ton cœur voudront vite y revenir sans perdre de temps.
Car créer, c’est apporter au monde la preuve que nous sommes et que nous serons.
Il ne me reste plus qu’à te souhaiter un excellent moment avec toi-même.
Et si tu ne sais pas par où commencer, je te propose un atelier autour de la peinture et une méditation pour passer à l’action.
” Peindre ses couleurs intérieures ” atelier et méditation offert
- Pourquoi la peinture est un acte de résilience ?
- Mes secrets pour me ressourcer, depuis chez moi, durant l’été.
- Se montrer, un challenge à dépasser pour t’aider à concrétiser ton objectif ?
- Peindre pour s’éloigner de ses ruminations et se reconnecter à soi
- Mes “Pourquoi ?” comme base de mon entreprise
[…] Je laisse ce qui vient. C’est dans le premier geste pictural que je trouve mon enracinement pour me rattacher à l’instant présent. J’évite de partir dans la spirale de rumination. Je te partage dans un autre article en quoi la peinture m’éloigne de mes ruminations: https://theresemarierossi.be/peindre-pour-seloigner-de-ses-ruminations-et-se-reconnecter-a-soi/ […]